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  Christian Jegourel

 

    

26 juillet 2007 4 26 /07 /juillet /2007 23:15

Reuters a annoncé que l’opérateur mobile Sprint et Google comptait s’unir pour développer un portail internet accessible sur un réseau Wimax. Il semble que Google prenne cette technologie très au sérieux car le moteur a annoncé cette semaine être prêt à investir 4,3 milliards de dollars dans une licence Wimax 700 MHz. Un accord avec Sprint, qui a annoncé son intention d’investir plusieurs milliards de dollars dans le développement d’un réseau, permettrait à Google de se concentrer sur les services.

Comme Clearwire, Sprint compte sur le Wimax pour prendre à contre-pied les opérateurs mobiles 3G et 3G+. Clearwire et Sprint ont d’ailleurs annoncé la semaine dernière leur intention de déployer un réseau national en commun basé sur le Wimax. Un autre accord avec Direct TV et Echostar leur donnera accès à des contenus vidéo pour faire de la télévision mobile. Clearwire est un peu en avance par rapport aux autres car il a commencé à déployer un réseau basé sur le pre-WiMAX OFDM. L’opérateur, dirigé par Greg Mc Caw, mettra à niveau son réseau dès que les équipements Wimax normalisés seront disponibles.

schema di copertura wimax

Le Wimax est un peu moins onéreux à déployer que la 4G bien que l’écart tende à se réduire un peu. Par contre la technologie Wimax est plus propice à la diffusion en mode IP avec des débits plus importants et le recours au Wimax permettrait plus facilement d’évoluer vers une tarification au forfait illimité fixe/mobile à l’instar de ce qui se fait en fixe avec l’ADSL.

L’enjeu est donc conséquent et si le Wimax est bien une technologie disruptive, les opérateurs « classiques » font tout pour en freiner le développement. Le secours de Google dans la boucle pourrait pousser les industriels à accélérer la mise à disposition de leurs produits prévus pour fin 2008 en volume.

Et en France ?

Cela pourrait avoir un impact en France où Free dispose d’une licence nationale nomade car si des équipements sont disponibles en volume l’année prochaine, cela permettra à Free de disposer d’une véritable offre quadruple play en tout IP. Une killer aps avec néanmoins les limites de couverture liée à la capacité de déploiement du réseau. A moins d’avoir un accord avec un MVNO pour l’accès à la 3G pour la voix…. Cela renforce les hypothèses d’un rapprochement avec Ten qui pourrait, de son côté se différencier avec une offre internet illimité Wimax.

Avec un coût de déploiement légèrement inférieur à celui d’un réseau 4G, cela signera définitivement le sort de la 4ème licence mobile sauf si l’état français accepte de transformer la licence nomade de Free en licence nomade moyennant une petite soulte ? Pas gagné et le lobbying des autres opérateurs va être intense.

Pour revenir à Sprint, l’américain envisage de déployer son réseau dans les principales grandes villes américaines et pouvoir adresser plus de 100 millions de client potentiels fin 2008. Ce serait pour Google un moyen de revenir dans la course aux technologies mobiles embarquées où Yahoo a pris de l’avance.

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22 juin 2007 5 22 /06 /juin /2007 18:13

La société ICE a développé une technologie qui permet de transformer les publicités « passives » affichées en télévision par des publicités cliquables comme sur internet.

De cette manière le téléspectateur peut obtenir des informations et acheter directement en ligne les produits ou services en relation avec le programme audiovisuel.

C’est une nouvelle forme de commerce en télévision qui pourrait bien devenir l’élément moteur de l’économie de la TV 2.0.

Si le téléachat traditionnel est une succession de présentations de produits, le potentiel offert par ICE est d’insérer des publicités directement dans le programme de télévision. Les marques peuvent ainsi vendre directement leurs produits en relation directe avec le programme. Acheter le téléphone de Jack Bauer dans 24H ou un collier dans Desperate Housewives…

ICE appelle cela l’IVC, « Interactive Video Commerce ». Le téléspectateur, un peu moins spectateur et un peu plus acteur, peut naviguer dans des menus qui présentent les produits puis décider de les acheter en ligne.

La recherche d’information ou l’acte d’achat se fait comme sur un site internet sauf qu’avec ICE, l’utilisateur navigue avec sa télécommande.

Cela va contribuer à accélérer la monétisation de l’espace à l’intérieur même des programmes. Si demain le niveau de monétisation est suffisant, les chaînes de télévision ne serviront plus à rien. Un studio pourra produire un épisode de série, monétiser son espace et espérer que l’épisode soit téléchargés ou vu sur tous les sites de partage… Plus de piratage, l’économie est dans le contenu.

ICE présente cette technologie comme une possibilité de monétisation supérieure à la publicité traditionnelle et surtout un excellent moyen de placement de produits.

La société ICE semble être la première à proposer ce type de technologie qui devrait remplacer la publicité traditionnelle trop contournée par les systèmes de PVR et autres outils de podcast. Avec cela plus de souci de « time shifting », « place shifting » et « device shifting » pour les ayants droits. Si vous en connaissez d’autres merci de les citer et d’en parler dans les commentaires de cet article.

Beaucoup d’entreprises commerciales seront intéressées par ce type de technologies qui permettent d’exacerber l’acte d’achat d’impulsion. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les chaînes de télé car ce sont les opérateurs de réseaux qui vont bénéficier de ce type d’apports. Le PPA pay per action en télé ?

Je vous laisse découvrir la démonstration avec un épisode de Sex And The City : ICI

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15 juin 2007 5 15 /06 /juin /2007 09:28

Cela peu paraître anecdotique mais ce type de contrat pourrait mettre à mal l’économie de chaînes de télévision traditionnelles et préfigurer un nouveau modèle économique pour la production et diffusion de contenus.

Explication.

 

Traditionnellement, et pour faire simple, une série télévisée est financée par un producteur qui vend ensuite les droits de diffusion à des diffuseurs puis tire des revenus de la vente de CD etc…

Les diffuseurs qui payent un droit de diffusion et sont donc, ensuite, maître de la commercialisation des espaces publicitaires et des sponsors sur leurs antennes.

L’accord que vient de signer NBC pourrait remettre en cause cette situation car la marque et des produits Nissan vont être intégrés directement dans la série « Heroes ». Parallèlement des publicités et des actions de sponsoring seront mises en place pendant la première diffusion de chaque épisode sur la chaîne NBC. Il y a donc une intégration claire entre la production et la diffusion. Au passage il serait bien que nos instance française revoit la loi qui empêche les diffuseurs de maîtriser complètement la production de leurs contenus….

Jusqu’ici rien de bien nouveau par rapport à ce qui se fait dans certain film comme James Bond qui est devenu un support publicitaire pour le groupe Ford. C’est l’extension de ce phénomène qu’il va falloir surveiller.

En effet, au-delà de la participation dans la série, c’est un nouveau modèle de financement qui pourrait voir le jour. Si l’on projette la possibilité de diffusion sur IP à l’échelle mondiale, la participation d’annonceurs au sein même des contenus pourrait remettre en cause la notion de tunnel publicitaire.

Un bon moyen de contrer le téléchargement illégal puisque les consommateurs ne pourraient plus « zapper » la publicité. Cela résoudrait les soucis de coûts de production puisque les contenus seraient financés par des sponsors dès la conception.

Si cette tendance se confirme, les chaînes de télévision dites « traditionnelles » qui vivent des tunnels publicitaires pourraient être menacées sur ce type de programme. Les bouquets payants seraient également touchés car une partie de leurs contenus premium pourrait se retrouver en diffusion gratuite sur les plateformes des majors américaines…

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8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 17:51
Lors d’une conférence à Londres le 7 juin, organisée par Merrill Lynch, le CEO du groupe, Richard Parsons, a annoncé vouloir continuer à adapter Time Inc aux impératifs du numérique.

 

Un discours qui sonne comme celui du groupe Lagardère, même si la comparaison s’arrête là, car le groupe américain est beaucoup plus diversifié dans la télévision et l’internet que le français.

Quoiqu’il en soit, les conclusions et certaines solutions sont les mêmes pour les deux éditeurs car Time Inc a fermé ou stoppé presque 20 titres dont l’emblématique Life. (Life magazine stoppe sa parution papier et se concentre sur Internet)

L’éditeur est l’un des plus importants avec environ 150 titres de presse magazines encore actifs mais il est probable que d’autres soient arrêtés ou vendus prochainement.

Richard Parsons reconnaît que le groupe n’a pas suffisamment exploité son portefeuille de marques en renforçant leurs présences sur internet. Les titres qui n’ont donc pas une marque assez forte pour s’imposer sur la toile et offrir des perspectives multi supports seront arrêtés.

Le CEO est cependant toujours confiant dans la capacité de croissance des magazines même si cette croissance est prévue plus faible que dans le passé.

Sur ce point je ne partage pas son optimisme et je pense que la décroissance de plus de 4,5 % enregistré en 2006 pour les magazines va se poursuivre. Seuls ceux qui sauront s’adapter à la publication multi supports survivront. Le souci c’est que les structures de coûts du papier ne pourront pas être reportées sur le net et que les niveaux de revenus de la toile ne permettent pas de faire vivre une rédaction traditionnelle. Nous sommes bien placés à YouVox pour le savoir.

Richard Parsons est néanmoins prudent ou ambigu car il précise qu’il s’attend à une croissance de 8 à 9 % pour les titres qui auront réussi leur transition en ligne. S’il s’agit de la croissance sur internet c’est très faible mais si cela inclus la préservation de la diffusion papier c’est très optimiste sur le moyen terme.

 

Il semble d’autant plus conscient des réalités qu’il indique être plus inquiet pour CNN que pour CNN.com.

La position du groupe dans la production et la diffusion de contenus audiovisuels le rend néanmoins beaucoup moins dépendant de la presse que le groupe Lagardère et lui permet d’envisager de tordre le cou à la chronologiedesmédias.

Cela va faire hurler certains mais Richard Parsons a indiqué sans hésitation que le groupe envisageait de sortir des contenus simultanément en salles et en VOD. Des négociations sont en cours pour faire émerger un nouveau modèle économique. L’un des points de blocages serait semble-t-il Wal Wart, qui s’inquiète de la baisse possible de la vente de DVD et fait blocage. Si l’on s’en tient aux chiffres français c’est sans appel : la VOD va cannibaliser la vente de supports physique.

Le groupe Time dispose également d’un autre actif, payé très cher, mais qui pourrait bien l’aider à surmonter la crise de l’évolution, c’est AOL. La transition d’un fournisseur d’accès vers un portail de contenus et services est bien engagée et pourrait servir effacement de levier pour les magazines en ligne.

Enfin le groupe a une activité de câblo-opérateur qui lui permet de « contrôler » un canal de diffusion pour ses contenus et demain l’accès à l’IPTV qui sera sans nul doute un énorme relai de croissance.

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8 juin 2007 5 08 /06 /juin /2007 17:47
L’entreprise créée par les anciens fondateurs de Skype et Kazaa, vient de recruter un vétéran de l’industrie des télécommunications et des médias broadcast. Michelangelo Volpi a passé 13 années chez Cisco dont 5 en tant qu’interlocuteur de câblo-opérateurs comme Comcast.

Pour faire venir un dirigeant d’un groupe comme Cisco, les arguments financiers ne sont pas suffisants et la stratégie de Joost a dû convaincre Volpi.

C’est justement sur la stratégie que le nouveau CEO c’est prononcé dès son arrivée en spécifiant certains points qui avaient pu nous échapper mais qui sont très importants.

De notre point de vue, jusqu’ici Joost était une sorte de Canal+ à l’échelle mondiale qui s’appuyait sur une technologie peer to peer pour diffuser des contenus vidéo sans avoir à payer les coûts de bande passante comme doivent le faire YouTube ou DailyMotion.

Les déclarations de Volpi remettent les choses à leur juste place et il semble bien que la start up anglaise qui vient de lever 45 millions de dollars vise un marché bien plus important comme fournisseur de technologie de diffusion multi plateforme.

Volpi a déclaré, ni plus ni moins, que la télévision traditionnelle était condamnée et que Joost voulait « attirer le cœur et l’esprit » des consommateurs qui se désintéressent de la télévision. Pour le moment rien qu’un beau discours marketing.

Le plus intéressant est venue ensuite lorsqu’il a précisé que Joost était une brique logicielle pouvant être intégré dans une multitude de plateformes : set top box, télévisions, téléphones mobiles et plus largement tous les terminaux pouvant diffuser des flux vidéos.

Il s’agit donc à la fois d’un service de diffusion de contenus et de la fourniture de technologie à des tiers.

Si l’initiative est évidemment très intéressante sur le plan stratégique il n’est pas sûr que des opérateurs, ADSL, Câble ou téléphoniemobile soient d’accord pour se lier avec une entreprise qui potentiellement est leur concurrente dans la diffusion de contenus audio visuels. C’est d’ailleurs le problème que rencontre Microsoft avec MS TV qui a été abandonné par Viacom aux Etats-Unis et bientôt par NeufCegetel qui a repris ClubInternet ainsi que par Ya.com racheté hier par Orange.

D’une manière générale les initiatives de concentration verticale « à la Google » vont trouver leurs limites dans la capacité de certaines entreprises à être à la fois juge et partie. Lorsque Yahoo rachète Right média pour contrer Google avec Doubleclick suivi de WPP qui prend le contrôle de 24/7 Real Média, de Microsoft avec AQuantive… Les annonceurs et les publicitaires ne s’enfermeront pas avec une entreprise pour gérer leurs campagnes… Ou alors cela voudrait dire qu’un client WPP s’appuierait sur les technologies détenues pas le groupe ? Qu’en seraient-ils des sites qui ont fait un autres choix technologique ? La technologie finirait par conditionner le plan média plus que l’objectif de conquête de clients. Pas sûr que les annonceurs apprécient….

Il faut reconnaître que Joost est néanmoins plutôt bien parti avec 45 millions de dollars, un CEO de dimension et de vision internationale et déjà des clients et partenaires comme Microsoft, Sony, United Airlines…

Volpi a également détaillé les initiatives en cours au niveau publicitaire pour Joost qui a commencé à mettre en place des publicités cliquables et qui souhaite utiliser tout le potentiel de la télévision IP.

Reste à savoir si cette vision de précurseur, que nous partageons totalement, ne sera pas en conflit avec les opérateurs de réseaux –câbles ou ADSL- et si Joost ne sera pas marginalisée comme l’est Skype par les offres de téléphonie IP incluses dans les forfaits d’abonnement.

Nous sommes également totalement en phase avec les propos de Volpi qui défini la télévision sur IP comme un marché de masse dont les modèles économiques seront beaucoup plus proches, en termes de niveaux de revenus, de la télévision que de l’internet. « Ce ne sont pas des bannières ou des spots traditionnels qui seront proposés en télévision sur IP mais des modèles hybrides permettant de mieux contextualiser la publicité et d’offrir une interaction avec le consommateur ».

Tout ne peut pas rester gratuit éternellement….

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4 juin 2007 1 04 /06 /juin /2007 18:21
anti_bug_fckL’International Telecommunication Union (ITU) est en train d’officialiser le Wimax comme standard d’échange radio. Dans une réunion qui s’est tenue au Japon la semaine dernière, les membres de l’ITU ont approuvé le Wimax comme norme possible de la 4G dans le cadre des bandes de fréquences de l’IMT-2000.

 

Cette approbation de l’ITU devrait permettre aux opérateurs Wimax d’accéder plus facilement aux fréquences. Mais c’est surtout un tremplin important pour participer à la définition des futures normes 4G prévue pour 2009 avec un déploiement en 2011.

L’approbation finale n’est pas encore acquise mais le simple fait de l’avoir énoncé témoigne d’un profond revirement vis-à-vis de cette norme.

La plupart des opérateurs et fabricants de technologies mobiles refusaient de voir le Wimax étendre ses possibilités en dehors de la 3G.

Cette restriction aurait fermé l’accès aux fréquences futures et enterré de fait cette technologie.

L’accès aux fréquences (de 2,5 GHz à 2,69 GHZ) a été l’objet d’un lobbying important entre les acteurs existants autour de la 3G –opérateurs et industriels- face aux nouveaux entrants sur le marché qui voudraient pénétrer le secteur de la mobilité.

La position du Wimax lui permettrait également de devenir la norme fédérative des acteurs mondiaux et offrir aux consommateurs la possibilité de se connecter partout dans le monde sans avoir à changer de terminaux entre les GSM, HSDPA et CDMA etc….

Cela devrait permettre également de réaliser une importante économie d’échelle dans la fabrication des tous les composants d’autant que la Chine pousse activement le Wimax même si ce pays tente de promouvoir un standard un peu différent.

Rappelons qu’Intel a abandonné la 3G pour ses nouveaux composants centrino qui inclurons exclusivement du Wimax

Une chose est sûre, le débat n’est pas terminé et les opposants au Wimax vont continuer d’œuvrer. La GSM association vient d’ailleurs de rendre public une étude commandé au cabinet Arthur D Little démontrant que le HSDPA serait plus performant que le Wimax mobile et qu’il serait adopté par la plupart des opérateurs d’ici les 5 prochaines années. Précisons quand même que le Wimax mobile 1ère génération qui a été comparé au HSDPA…

Il est vrai que pour les opérateurs qui ont payé plusieurs milliards d’euros une licence UMTS, voir arriver des acteurs capables d’offrir des services Wimax, donc de l’IP natif avec des coûts de licences très inférieurs n’est pas plaisant.

Mais c’est surtout le modèle économique de la téléphonie mobile qui pourrait être totalement remis en cause car avec le Wimax. En IP natif, vous pouvez faire facilement de la VOIP et donc ne plus être en facturation à la minute. On voit bien se profiler l’évolution du modèle comme avec la téléphonie fixe en accès illimité. Nul doute que les opérateurs de mobiles qui dégagent des margent considérables ne voient pas d’un bon œil l’arrivée du Wimax…

Mais ce n’est pas tout.

Si le Wimax se développe, c’est également la porte ouverte à de la diffusion sur IP. Des services de télévision….

Le choix de l’industrie des télécom pourrait donc bien avoir des conséquences sur l’industrie des médias et de l’internet….

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4 juin 2007 1 04 /06 /juin /2007 17:08
anti_bug_fck

Le « time shifting », le « place shifting » et le « device shifting » sont les cauchemars des diffuseurs. En effet comment valoriser les tunnels publicitaires si les téléspectateurs délaissent de plus en plus la consommation traditionnelle.

Lorsque l’on enregistre un programme de télévision on ne regarde plus la publicité on passe en accéléré… Si l’on podcast ses émissions pour les regarder sur un PMP dans les transports, là encore la publicité perd de son efficacité.

La tendance grandissante de ce type de consommation différée peut donc légitimement inquiéter les diffuseurs.

La solution est peut être la campagne triangulaire.

Nous avons déjà fait état d’une expérience permettant de compléter les programmes audiovisuels par des informations disponibles sur le site de la chaîne exclusivement pendant la diffusion de l’émission. Les aficionados du DVR ne peuvent donc pas accéder à ses suppléments.

NBC est allé plus loin.

L’idée est de concevoir une publicité télévisuelle en relation avec des contenus sur le site de l’annonceur plus l’achat de mots clés relatifs à ces publicités sur Google.

De cette manière, on optimise l’attention des consommateurs et on peut même provoquer des actes d’achats.

Cela permet également de mesurer, en temps réel, le rendement du clip publicitaire.

Il faut évidemment concevoir la campagne en amont pour bien mettre en évidence la notion de multi supports et de teasing publicitaire.

Il faut penser à mettre une partie du message dans le clip publicitaire et l’autre sur le site internet en relation. Avec des mécanismes incitatifs pour faire le lien.

L’adresse internet du site doit être clairement visible, pas dans un petit coin.

Il faut également prévoir un mini site internet dédié, à l’annonceur, avec des messages précis liés au clip.

Ce mini site doit être optimisé afin de bien remonter dans les moteurs de recherches et des mots clés doivent être achetés pendant la durée de la campagne TV.

Une étude de Nielsen Media Research a montré que l’efficacité d’une campagne triangulée est 50% supérieure à une campagne classique.

Un autre volet de l’étude démontre que contrairement aux idées reçues, les adeptes du « time shifting », qui accélèrent la publicité sur leurs enregistreurs, regardent finalement plus la publicité que les consommateurs traditionnels qui changent de chaîne pendant la pub.

Il faut en tirer l’expérience et concevoir les clips pour être perçus efficacement à vitesse normale et à vitesse rapide…
C’est donc un élément prépondérant pour les chaînes de télévision qui pourraient trouver là un second souffle pour leurs antennes et leurs sites web.

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15 mars 2007 4 15 /03 /mars /2007 20:03

Après Skype qui se lance dans une croisade au Etats-Unis contre les opérateurs mobiles accusés de verrouiller leurs téléphones (ici), c’est au tour de Vodaphone, premier opérateur mondial de téléphonie mobile, d’ouvrir une brèche dans le modèle économique de la facturation à la minute.

Vodaphone a présenté au salon Cebit de Hanovre un système d’appel sur téléphone portable fonctionnant par internet et basé lui aussi sur le logiciel Skype.

Pour le moment, l’opérateur anglais n’a pas encore décidé si cette application serait proposée à ses clients. C’est en effet une lourde décision à prendre car il cela ouvre la voie à la téléphonie illimitée à l’instar du modèle du fixe intégré dans les forfaits d’abonnement à Internet.

Cette initiative serait une véritable bombe dans le marché de la téléphonie mobile et entrainerait une destruction de valeur considérable chez les opérateurs.

Inévitablement, nous nous dirigeons vers ce modèle mais les opérateurs ne sont pas pressés de baisser leurs marges. Les intégrations verticales fixe-mobile-Internet ne sont pas encore toute réalisées et cela ne permet pas encore la convergence des offres.

Ten à fait un test en proposant l’accès Internet illimité mais en permettant d’utiliser cet accès pour faire de la voix sur IP. Voir notre interview du patron de Ten (ici)
En France, seul Orange pourrait proposer une offre quadruple play. Si la fusion entre Neuf Cegetel et SFR se réalise, un second acteur intégré émergera de cet ensemble. C’est d’ailleurs se qui fragilise actuellement Free et Bouygues Telecom (voir notre article : FAI : après une vente de Club Internet, une fusion SFR Neuf Cegetel est-elle possible ?).
et

Le test de Vodaphone va donc être suivi avec attention par les opérateurs européens qui ont toujours clamés que les investissements nécessaires au passage à l’UMTS ne permettaient pas de proposer des offres illimitées en voix sur IP.

Au-delà de l’illimité, l’offre de Vodaphone, appelée Starfish, permet à l’utilisateur d’un téléphone mobile de visualiser une liste de contacts issus de groupes de discussions ou de logiciels de communication internet, comme MSN, Yahoo, AOL ou Skype, de leur envoyer des messages et, bien sûr, de passer des appels téléphoniques. C’est donc à la fois un changement de modèle économique mais également une offre de services supplémentaires et une meilleure intégration avec les services Internet.

Le système utilise le réseau GSM pour se connecter à une borne et la communication transite ensuite par le réseau internet en lieu et place du réseau commuté traditionnel des opérateurs, même si le destinataire se trouve à l’autre bout du monde.

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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 12:10

La nouvelle société de Craig Mc Caw, Clearwire, dans laquelle Motorola et Intel ont déjà investi 900 millions de dollars s’introduit en bourse aujourd’hui sur le marché américain. La stratégie de Mc Caw est de positionner son entreprise sur la technologie Wimax comme offre alternative à la 3G.

Ce sujet fait débat chez tous les spécialistes dont certains considèrent que ce pourrait être une technologie disruptive qui viendrait télescoper les opérateurs mobiles classiques. D’autres, au contraire, considèrent que les coûts de déploiement seront les mêmes avec le Wimax et qu’il ne s’agit que d’une technologie de plus qui ne remet pas en cause la pertinence du HSDPA.

Le profil de Craig Mc Caw incite néanmoins à suivre avec attention ces débats car le milliardaire américain est l’un des pionniers de la téléphonie mobile avec Mc Caw Cellular revendue à ATT en 1993 pour 11,5 milliards de dollars.

Pour le moment Clearwire n’est pas profitable car en 2006 elle a annoncé 100 millions de dollars de revenus pour 284 millions de dollars de pertes. Les pertes cumulées représentent déjà 460 millions de dollars. A ce stade de développement c’est assez compréhensible puisqu’il faut déployer un réseau. L’investissement prévu est d’ailleurs de 4 milliards de dollars d’ici 2013.

Clearwire a donc besoin de près de 800 millions de dollars sur 2007 et son introduction en bourse devrait lui permettre de récupérer environ 500 millions. Cela reste, néanmoins, un investissement très spéculatif car si l’entreprise rate une levée de fond, elle sera rapidement en faillite et pourrait être rachetée par un autre opérateur à bon compte. Il convient également de se souvenir du consortium Télédesic autour d’un réseau de satellites de télécommunication qui a été abandonné sans qu’un seul satellite n’ait été lancé. Mc Caw avait réussi à réunir plus d’un milliard de dollars avec de prestigieux investisseurs, dont Microsoft, qui a été engloutis en pure perte. L’objectif initial était de déployer un réseau de 840 satellites (un chiffre astronomique compte tenu des capacités des lanceurs) et qui a été redimensionné à 288 suite à l’arrivée en 1998 de Motorola, Boeing et Matra Marconi. Il convient de noter que les projets concurrents comme Irridium ou GlobalStar n’ont pas eu non plus de suites.

Après cette introduction, Intel et Mc Caw détiendront encore 77% du capital de l’entreprise et l’on sait que le fondeur californien mise beaucoup sur la technologie Wimax puisqu’il envisage de l’introduire dans ses composants Centrino dès 2008. Avec le Wimax en standard dans les portables Intel, il y aura clairement un avantage face à la difficulté de trouver des matériels de connexion 3G.

L’issue de cette aventure reste néanmoins incertaine car Clearwire n’a pas encore commencé à déployer de réseau Wimax Mobile et les services proposés sont donc exclusivement de l’accès Internet nomade. Les analystes prédisent un marché limité à 4 millions d’utilisateurs d’ici 2010 ce qui est très insuffisant pour rentabiliser les investissements.

L’autre marché du Wimax concerne les clients « isolés » qui ne peuvent disposer d’un accès à des réseaux fixes hauts débits (DSL, fibre…) mais la taille restreinte de ce marché ne permettra pas non plus de rentabiliser 4 milliards de dollars. D’autant que sur les 100 millions de dollars de revenus en 2006, 30% viennent de la vente d’équipements Wimax et que cette activité a été revendue à Motorola.

Il semble, néanmoins, que d’après les analystes de Wall Street la demande soit très forte. Certains d’entre eux pronostiquent déjà un rachat de Clearwire par un opérateur mobile comme Sprint qui investi également dans le Wimax en complément de ses offres « classiques » et qui pourrait récupérer ainsi des licences et une expertise dans le déploiement d’un réseau fixe.

L’intérêt de l’introduction en bourse c’est que cela permet de donner un prix de marché à l’entreprise.

Ce type de réflexions pourrait donner des idées en France où les rumeurs autour de Free vont bon train.

Derrière ces stratégies financières se profile également une guerre industrielle entre les leaders de la téléphonie mobile « classique » autour de la 3G comme Nokia et Alcatel et de l’autre des outsiders comme Motorola ou Intel qui aimeraient bien profiter du Wimax pour reprendre les premières places.

C’est également une guerre économique entre l’Europe et les Etats-Unis car le GSM et ses évolutions 3 et 4G sont des technologies européennes alors que le Wimax vient plutôt des USA. Comme l’issue de cette bataille est incertaine, la plupart des constructeurs à l’instar d’Alcatel, investissent dans la fabrication d’équipements autour des deux normes.

Ce sera également en France un vrai sujet de compétition entre les titulaires de licences 3G (Orange, SFR et Bouygues) et les titulaires de licences Wimax.

Sur ce point le lobbying des opérateurs mobiles « classiques » a joué à plein car lors de l’attribution des ces licences Wimax, il a été décidé de morceler le territoire français en de nombreuses zones afin d’éviter qu’un opérateur puisse proposer une offre sur tout le territoire. Seul Free qui a racheté Altitude Telecom dispose d’une licence nationale. Néanmoins ces licences ont été attribuées pour un usage nomade qui interdit le handover, c’est-à-dire le saut automatique entre les cellules du réseau.

En clair cela signifie qu’il sera impossible de téléphoner sans coupure. Ce n’est pas un problème technique mais bel et bien une limitation juridique qui favorise les opérateurs classiques et pourrait redonner de l’appétence à la 4ème licence mobile.

Pour ma part, dans les conditions actuelles d’attribution, je ne crois pas qu’il y aura des candidats. Même si Noos et Free ont déclaré être intéressés, je doute que Noos en ait les moyens et que Free soit intéressé par autre chose que l’extension de sa licence Wimax en mobile.

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27 janvier 2007 6 27 /01 /janvier /2007 18:29

Apple envisage de distribuer, via sa plateforme de VOD, des films 3 mois après la sortie en salle sans tenir compte des règles de la chronologie des médias (salles, DVD, VOD, chaînes premium etc…). Si cela se produit, ce que nous prédisons depuis plus de deux ans, ce sera un véritable séisme, mais au combien prévisible, qui va déferler sur cette industrie.

En effet, au delà des problèmes de revenus pour les producteurs de films, c’est également un souci pour toute la chaîne de valeur des distributeurs aux chaînes de télévisions payantes et gratuites.

Démonstration

Que ce soit sur Canal +, TF1 ou M6, les séries étrangères, essentiellement US, sont préposées bien après la diffusion dans le pays d’origine. C’est ainsi que nous sommes souvent en retard d’une ou plusieurs saisons par rapport aux Etats-Unis mais également du Canada. Ce n’est pas anodin car les tarifs d’achat de droits de diffusion dépendent en partie de ce décalage. C’est également pour les chaînes le moyen de minimiser les risques en prenant les séries à succès qui fond de l’audience dans le pays d’origine.

Cela concours largement au téléchargement illégal car ces séries sont souvent disponibles en VF en avance de plusieurs mois par rapport à la diffusion télé ou la vente des DVD. Lors du Forum des Opérateurs 2006 (articles ici et ici) Michael Boukobza (DG de Free) avait d’ailleurs dit que les ayants droits se rendaient complices du téléchargement  illégal en ne proposant pas de solution légale à la VOD.

Pour l’instant comme le peer to peer, en pourcentage de la consommation, reste assez faible, cela perturbe mais n’a pas encore mis à mal tout le système. Steve Jobs qui se projette plus avant, avait déjà annoncé qu’il envisageait de proposer des services plus en rapport avec la nouvelle économie numérique et les habitudes des consommateurs en terme de contenus dématérialisées.

Un risque pour la production française ?

La disponibilité des contenus audiovisuels, films et séries américaines 3 mois après la sortie aux Etats-Unis va également avoir un impact sur la production française. Cela fait de nombreux mois que les rédacteurs de YouVox Tech mettent en garde contre les risques de marginalisation des œuvres francophones liés au financement et surtout à l’amortissement sur un marché international.

En effet si l’on trouve facilement et à faible coûts des contenus internationaux sur Itune, quelle sera la place et les tarifs des œuvres françaises, peu internationalisées et donc non amortissables sur un marché mondial. Si produire un épisode d’une série française coute peut être moins cher qu’un épisode de Lost ou de 24h le rapport n’est pas de 1 à 10.

Ore, les séries US sont commercialisées dans de nombreux pays et les revenus générés sont considérables. Aujourd’hui le quota d’œuvres et la chronologie des médias protégeaient la production hexagonale. Qu’en sera-t-il dans un marché ouvert avec des serveurs installés au Luxembourg qui pourront distribuer leurs contenus en faisant fi des règles françaises ?

Une prédiction qui se réalise

Il y a un an, j’avais parié une caisse de Château Chasse Spleen avec un dirigeant d’une grande chaîne de télé française que la chronologie des médias disparaitrait avant cinq soit en 2011. Nous avions, à sa demande, repoussé à 10 ans soit en 2016. C’est d’ailleurs ce qui m’avait inspiré pour écrire cette nouvelle de fiction (Imaginons nous en 2016). Il semble que mon pari soit bientôt gagné ou en passe de l’être bien avant les délais impartis.

Il ne faut pas nécessairement s’en réjouir

Si cette nouvelle peut ravir les consommateurs il convient d’être prudent sur la suite de ce type d’initiative car si nous avons toujours soutenu que l’industrie des contenus musicaux et audiovisuels devait faire sa révolution il convient d’apprécier les impacts de ces bouleversements.

Il faut surtout laisser un peu de temps à ces acteurs des contenus de muter en douceur. Malheureusement les tergiversations de ces industries à vouloir protéger un modèle dépassé et les mesures politiques inadaptées (loi DADVSI, taxe COSIP…) n’ont pas motivé cette profession à évoluer la confortant derrière un discours protectionniste stupide et inefficace.

Maintenant le temps est compté. C’est un peu comme le réchauffement climatique. Au début on n’y croit pas puis on commence à y croire mais on ne fait rien. Si nous attendons trop, la nature nous imposera son rythme et là nous ne seront plus maître de notre destin.

Les industries des contenus sont prises dans une sorte d’emballement technologique associé à la mondialisation qui rend caduque les modèles actuels. S’ils ne prennent pas en main leur destin en accélérant la mutation afin de d’adapter à leur écosystème, ils disparaitront.

L’industrie américaine réagit

Les Majors américaines l’ont bien compris en combattant d’un coté le téléchargement illégal mais surtout en investissant massivement sur Internet.

Tous les médias sont concernés. La presse américaine est également en crise (ici) et se recentre sur Internet, Lagardère Media vient d’annoncer un plan bien tardif mais au combien révélateur des perspectives de cette industrie (ici). Les producteur d’Hollywood investissent les sites Internet avec l’objectifs de créer des marques de distribution en ligne à l’échelle mondiale. Que font les producteurs français et nos grands médias ? La loi française ne vous protégera pas. Il faut faire évoluer votre modèle.

Il y a maintenant urgence car si Apple respecte encore un délai de 3 mois entre la diffusion en salle aux Etats Unis ou en télévision cette barrière sera également levée dans un futur proche. Les Majors américaines, dans la production de séries, commencent déjà à diffuser en temps réel sur Internet et sur leurs réseaux hertziens afin de contrer les réseaux peer to peer qui mettent à disposition des épisodes moins d’une heure après la diffusion « on air » (ici et ici). Cela permet à des habitants de la côte ouest des US de regarder leurs séries cultes avant la diffusion télé (3 heures de décalage avec la côte est). Steve Jobs l’a bien compris il faut que cette industrie s’adapte aux technologies car il n’est pas possible de protéger convenablement le circuit de distribution actuelle. Les DRM sont régulièrement piratées et les consortiums HD DVD et Blu-Ray ont tous les deux reconnu récemment que leurs algorithmes de protection avaient été contournés par des pirates (ici et ici). Bill Gates lui-même l’a reconnu il y a quelques semaines.

Steve Jobs en tant que premier actionnaire individuel de Disney pèse de tout son poids auprès de ce groupe de médias pour accélérer la mutation. Cette porte ouverte à certains contenus ne permettra pas aux autres entreprises de rester à l’écart et tous devront suivre. Je vous invite à lire ou à relire cette nouvelle de fiction « Imaginons nous en 2016 » afin de mieux percevoir quel pourrait être notre futur proche et la révolution en cours.

L’industrie des contenus a connu un âge d’or avec une monétisation considérable de ses produits et la starisation d’artistes rendue possible par un contrôle absolu et monopolistique de toute la chaîne de valeur. Cette période est révolue et les artistes vont émerger en plus grands nombres, promus par les réseaux sociaux mais les revenus individuels seront moins importants. Les coûts de production mais également les profits générés seront également moins importants et toute l’industrie devra s’habituer à un modèle plus économe. Les labels indépendants l’ont compris avant les majors en se regroupant dans Merlin (ici)

Nous allons donc suivre avec un vif intérêt le projet Joost initié par les créateurs de Kazaa et de Skype car il semble naturellement que ces précurseurs du peer to peer aient une vision claire de la mutation en cours et que Joost soit parfaitement en phase avec celle-ci.

Nous sommes donc dans une période transitoire où les acteurs existants vont devoir cohabiter avec de nouveaux entrants et avec beaucoup d’expériences nouvelles pour trouver de nouveaux modèles. Il y a déjà des expériences qui semblent réussir comme celle de CBS avec YouTube (ici) et d’autres qui échouent comme SpiralFrog qui a fermé et ôte une belle épine du pied à Universal Music*.

Il est urgent que nos politiques et l’industrie française des contenus se réunissent afin de préparer le futur avec un regard pragmatique et non partisan. I

Qu’en pensez-vous ?

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* Pour mémoire, SpiralFrog avait réussi à négocier l’accès au catalogue d’Universal financé par la publicité sur son site. La Major devait visiblement souhaiter revenir sur son accord et l’arrêt de SpiralFrog doit la soulager d’un gros poids.

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