

Tout d’abord un grand merci à l’Electronic Business Group et à Elenbi Strategic Review qui m’ont permis d’assister à cette conférence. J’espère avoir respecté la teneur des débats au moins de ma compréhension (et de la vitesse de prise de notes).
Intervenants : NEUF CEGETEL - Guillaume Lacroix, Directeur Stratégie et Innovation, FRANCE TELEVISIONS INTERACTIVE (FTVI) - Laurent Souloumiac, DG, TPS - Franck Abihssira, DGA ; MEDIAMETRIE - Olivier Appé, Directeur du Département Télévision, THOMSON - Romain Waller, General Manager Triple Play Thomson Télécommunications
Animation : Laurant Weill, Président de Visiware et de l'AFDESI
La conférence a débutée par les inévitables présentations des acteurs en présence.
La première question posée aux intervenants par Laurent Weill :
L’ADSL permet-il de passer de la télévision de masse à la télévision personnalisée ?
Pour le DG de TPS, la principale évolution que cherche à mettre en place le bouquet c’est la haute définition car, de son point de vue, les débits actuels ne permettent pas de faire de la vrai télévision personnalisée et les consommateurs ne sont pas prêt. Peut être dans quelques années.
Laurent Souloumiac abonde dans ce sens et pense que l’évolution des modes de consommations mettra plusieurs années. Néanmoins l’avènement de la télévision ADSL entraîne une fragmentation de l’audience et permet de constituer des chaînes évènementielles comme pour Rolland Garros.
Pour Guillaume Lacroix, du FAI 9 Cegetel, les usages sont déjà là il faut commencer à délivrer des contenus interactifs. Le modèle économique reste néanmoins à trouver.
Pour Médiamétrie, l’enjeu est de mesurer l’audience non plus d’un média mais d’un contenu sur plusieurs supports de diffusion.
La capacité ‘illimité » de diffusion sur ADSL ne risque-t-elle pas d’entraîner la création de nouvelles chaînes : Darty TV, FNAC TV, Virgin TV…
Laurent Souloumiac ne pense pas qu’il y aura explosion du nombre d’acteurs car une chaîne coûte cher. En termes de contenus à la demande par contre les services vont se développer largement.
Pour Franck Abihssira (TPS) la France est en avance sur la TV sur IP suivie par la Grande Bretagne ; l’Italie et l’Allemagne et son sentiment est que l’on détruit de la valeur en proposant des packages et en abaissant le coût unitaire de chaque service.
Neuf Cegetel est d’un autre avis car la TV ADSL fonctionne plutôt bien et il s’agit plutôt d’un transfert de valeur vers de nouveaux acteurs. Les offres multi play ont permis aux consommateurs de commencer à s’affranchir du terminal pour consommer de la TV sur PC, de téléphoner depuis son ordinateur gratuitement ou dans un forfait. La fonction s’affranchie du terminal spécialisé. Le consommateur devient multi supports et ne sera plus dépendant de créneaux horaires pour consommer des contenus audiovisuels.
Ce qui ne convient pas à TPS qui regrette la logique du « gratuit » des FAI.
Laurent Weill fait remarquer qu’aux Etats-Unis le marché du câble a mis 10 ans pour atteindre 10 millions d’abonnés et que sur IP cela n’a mis que 5 ans
Franck Abihssira fait remarquer qu’en France le nombre de foyers potentiellement raccordables à l’ADSL n’est pas encore de 10 millions.
Olivier Appé signale qu’il y a environ 4,3 millions de « box » de FAI installées mais seulement 20 à 25% des abonnés les ont raccordées à la télévision et qu’il y a là un fort marché à conquérir.
Laurent Weill souligne l’interactivité que procure la connexion Internet par la voie de retour avec l’abonné ainsi que la réduction des coûts de diffusion par rapport à une connexion satellite. Pourquoi n’existe-t-il pas plus de services interactifs ?
Franck Abihssira pense que les opérateurs se sont focalisés sur la qualité de diffusion et la haute définition plutôt que sur des nouveaux services.
Neuf Cegetel indique qu’il y a déjà quelques services interactifs fournis par les FAI comme la mixité entre TV et PC et que cela va se développer encore plus grâce aux technologies de TV sur IP qui reprennent des outils de développement proche de ceux du web et donc moins couteux à mettre en œuvre.
Pour Laurent Souloumiac de France 2, avec deux bouquets satellites, des offres sur le câble et ADSL, la multiplication des formats n’a pas favorisé le développement de services interactifs.
Guillaume Lacroix (9) indique que les FAI se sont surtout focalisés sur de petites applications visant à faire baisser le taux de « churn » et d’augmenter le taux d’ARPU. En clair baisser le turn-over client et augmenter le revenu par abonné.
Laurent Weill informe qu’aux Etats-Unis, des réseaux satellites comme Dish et Echo Star tirent plus de revenus par les services interactifs que par la publicité. C’est le second poste de revenus après l’abonnement.
Neuf Cegetel n’envisage pas de développer des chaînes de télévisions mais de se positionner comme élément central du foyer pour le partage de l’information.
Avec l’interactivité et l’ADSL, le recensement remplacera-t-il le panel pour Médiamétrie ?
Pour Olivier Appé, la réponse est clairement non. Aujourd’hui les boitiers ADSL ne permettent pas de savoir si la télévision est allumée, si la TV est reliée à la set top box, qui regarde le programme etc…
Avec l’ADSL est-ce le début de la publicité très ciblée ?
Laurent Souloumiac ne le pense pas à court terme car les outils ne sont pas encore disponibles mais on devrait voir apparaître des publicités plus interactives rapidement
Qu’elle est le futur de la télévision sur IP ?
Laurent Weill cite l’exemple de la SlingBox qui permet à un abonné Echostar aux Etats-Unis de visualiser les contenus depuis n’importe quelles connexions sur IP. C’est la portabilité du terminal d’accès.
Pour TPS la haute définition reste le point central de la stratégie.
Romain Waller, de Thomson, pense qu’avec le MPEG4 la TV HD est là et que cela pourrait entraîner un déplacement de valeur entre les différents acteurs.
Neuf Télécom pense qu’il y aura un éclatement des fonctions aujourd’hui intégrées dans une seule « box » à travers différents terminaux avec disque durs permettant de visionner des programmes différés etc…
Laurent Weill pose la question du futur grand acteur de la TV IP. Est-ce Google qui étend ses fonctions de recherche multi formats dans la vidéo ?
Le DG de TPS fait remarquer que les fonctionnalités de Google Vidéo s’adresse à des contenus hébergés par le géant de l’Internet et que 99 % des contenus indexés ne respectent pas les droits.
Si ce n’est pas Google est-ce Microsoft ?
75 % des PC sous Vista intégreront média center de l’éditeur. Mais pour Guillaume Lacroix, nous allons plutôt vers un éclatement des terminaux qui vont se spécialisés et communiquer entre eux en WiFi ou CPL. (courant porteur de ligne).
Microsoft est plutôt un acteur actif dans les DRM afin de protéger les droits.
En conclusion Laurent Souloumiac précise que le métier de base des grands diffuseurs va rester le même.
Pour ma part, je vous renvoie à ma prospective 2016 pour tenter d’imaginer le futur des services en ligne.
Je vous propose également de relire un extrait du rapport sur les réseaux hauts débits, réalisé en 2000, où je faisait référence au développement d'acteurs multiservices : extrait du rapport réseaux hauts débits de 2000