Cette conférence organisée par l’EBG regroupait Patrick Le Lay, Nicolas de Tavernost et Jean-Bernard Lévy et était animée par Greenwich Consulting.
Après une présentation rapide des intervenants et de leurs entreprises un premier constat : tous ne voient pas leur métier de la même manière.
TF1 est présentée par son PDG comme une entreprise de télévision composée de plusieurs chaînes. C’est la vision diffuseur centrée sur l’audience téléspectateurs.
Pour Vivendi en revanche c’est le client qui est au centre de tout. Le client pas le téléspectateur. Il y a une notion bien différente. Jean Bernard Levy présente une entreprise de services orientée vers l’interaction avec le client.
Pour M6, Nicolas de Tavernost a une vision industrielle. Il se présente comme patron d’une grosse PME, ce qui est vrai au regarde de la taille des chaînes de TV par rapport aux grandes industries. Vision internationale des médias avec appartenance à un grand groupe européen.
Ces visions différentes apportent déjà beaucoup dans la manière d’anticiper les évolutions de ces acteurs dans le nouveau paysage mondial de la communication et de l’Internet.
La première question porte sur l’avenir de la distribution par satellite face à la montée en puissance de l’ADSL et de la fusion des deux bouquets français.
Passé le discours de réserve lié à l’attente de la décision du conseil de la concurrence sur ce regroupement les intervenants donnent leurs points de vue.
Jean Bernard Levy argument la fusion par un projet industriel visant à apporter aux clients un bouquet complet, ce qui n’était le cas ni de TPS ni de Canal Sat. Le PDG de Vivendi pense qu’il y a un large potentiel de croissance car le nombre d’abonnés par rapport à la population est très inférieur au marché anglais. La fusion doit être le moyen d’accroître la performance du bouquet et de la distribution de l’offre d’abonnement.
Patrick Le Lay refait rapidement l’historique de la création de TPS en 1996 et les 360 000 abonnés devenus 4,2 millions en 2006. Il a fallut 10 ans pour atteindre ce niveau alors que l’abonnement à l’ADSL à mis 3 ans pour atteindre ce chiffre. La concurrence est accrue également avec
Pour Nicolas de Tavernost il est plus confortable de posséder 5% de Vivendi que 34% de TPS. Le poids politique autour de
Avec le développement de la télévision sur ADSL il y a déjà 250 000 abonnés payants à un bouquet sur les 1,5 millions d’abonnés qui ont accès à des services de télévision.
Le PDG de Vivendi revient sur la croissance du bouquet qui va se faire dans un premier temps avec l’ADSL. Il existe 4 moyens de diffuser de
Que va devenir la distribution audiovisuelle avec l’ADSL ?
Pour TF1, la distribution n’est pas un problème. Le principal souci est de financer l’explosion de l’offre. La télévision privée a démarrée en France en 1987, si on prend une année pleine en 1988, le marché de la publicité est le même en francs constants en 2006. Il ne faut pas oublier la faillite de
Nicolas de Tavernost partage l’opinion de Patrick Le Lay sur la distribution et sur les coûts de programmation. La publicité est un marché d’offre. Les écrans de TNT ne sont pas pleins et il y a une faible élasticité de l’offre. La consommation TV augmente faiblement malgré la multiplicité des nouvelles chaînes. Il y a une nouvelle compétition sur les coûts de programmes et l’équilibre des nouvelles chaînes gratuites va être difficile.
Nicolas de Tavernost à visiblement une dent contre France Télévision sur
Patrick Le Lay confirme en indiquant qu’en ce qui concerne
Que penser de la télévision DVBH sur mobile.
Pour Jean Bernard Levy il y a une réflexion à mener sur le métier de la télévision sur mobile. Les clients acceptent de payer pour regarder de
Nicolas de Tavernost nous parle de l’offre M6 Mobile avec Orange. M6 a fait le choix de ne pas être MVNO car l’entreprise ne possède pas l’expérience d’opérateur télécommunication et qu’un téléphone c’est, avant tout, fait pour téléphoner. M6 apporte son marketing et ses contenus qui sont également distribués chez les autres opérateurs.
Le téléphone mobile peut entraîner une augmentation de la consommation TV et une continuité de services. Le choix des normes sera déterminant pour définir le modèle économique et la nature des contenus proposés.
L’animateur de Greenwich Consulting interroge Patrick Le Lay sur Buzz Play One un nouveau service en développement chez TF1
Le PDG de TF1 ne souhaite pas donner d’informations pour le moment sur ce projet et rappelle que le marché de la télévision est en croissance régulière avec de nouveaux moyens de distribution sur de multiples terminaux.
Le PDG de M6 précise que le marché de
De nouveaux entrants se positionnent sur le marché de la communication vers les consommateurs : le mobile, les jeux vidéo… Quelles vont être les revenus des chaînes et des éditeurs de programmes et leur diversification.
Pour TF1, les revenus se divisent entre 60 % de publicité et 40% autres recettes. Le groupe conserve une position forte. IL faut se renforcer dans la coproduction afin de pouvoir diffuser sur plusieurs supports. TF1 ne peut pas faire tous les métiers à la fois. Les opérateurs de télécommunication ont leurs propres concurrents. En Europe les marchés télévisuels sont plutôt nationaux et à part RTL, les autres groupes de médias restent dans leur pays d’origine. Les grands studios américains vont modifier le modèle économique et certainement perturber la chronologie des médias avec
Pour Jean Bernard Levy, il n’y a pas de diversification d’autant que le groupe sort d’une situation où le mot diversification était plutôt synonyme de problèmes. Le groupe fait simplement le bilan de ses savoirs faire et de ses parts de marché avec l’objectif d’augmenter le revenu par abonné.
Nicolas de Tavernost fait le constat que le marché de la télévision a vécu longtemps sur la protection d’un nombre limité de licences. L’avenir c’est donc le savoir faire et la puissance de la marque sur le marché de l’entertainment. La guerre se fait sur l’accès aux programmes dont les prix augmentent plus vite que les recettes. Cela augure une future consolidation du marché. Le PDG de M6 ne croit pas au rachat d’une chaîne par un groupe de télécommunication car les métiers sont différents mais plutôt des concentrations qui permettraient de faire évoluer la loi française et permettre la diffusion multi supports. Une intégration à la fois horizontale et verticale permettant l’accès aux contenus en participant à la production.
Quelles sont les impacts de
Nicolas de Tavernost est réservé sur ce service car aujourd’hui par exemple, sur le marché musical sur mobile, plus on vend plus on perd d’argent à cause des reversements aux ayants droits. Pour que
Patrick Le Lay veut pérenniser le rendez vous télévisuel et si le consommateur rate un programme il en regardera un autre…
Pour Jean Bernard Levy,
J’ai ensuite posé la question de savoir si la fusion des activités de Telemundo (NBC hispanique) avec Yahoo hispanique pouvait déboucher en France sur des initiatives de ce types afin d’attaquer le bassin linguistique incluant le Canada. Merci à Laurent pour la vidéo de ce passage filmé avec un Nokia N90, vous trouverez également sur son site une analyse de cette conférence.
Christian Jegourel Lévy Vivendi EBG
Vidéo envoyée par Laurent Esposito : Video.noosblog.fr
Je ne m’attendais pas à une réponse claire mais Jean Bernard Levy était très bien informé des détails de l’opération puisqu’il a précisé que cela concernait la partie portail de Telemundo sans la partie production audiovisuelle. Il a trouvé logique un montage de ce type par rapport au marché sans préciser si un projet similaire était à l’étude en France. Les autres intervenants n’ont pas répondu à une question sur un éventuel élargissement de leur diffusion sur le bassin linguistique francophone. J’espère avoir retranscrit avec le plus d’exactitude possible les débats.