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  Christian Jegourel

 

    

2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 13:19

Lorsque que Rupert Murdoch prédit la fin des journaux papier, cela suscite nécessairement des réflexions.

J’ai déjà eu l’occasion d’aborder ces sujets (voir les articles ci-dessous) et il est saisissant de voir la différence de culture entre la France et les Etats-Unis. Murdoch tape où cela fait mal mais aborde le sujet sans tabou. En France la plupart des débats sur le sujet sont encore sur le rôle des journalistes, l’inadéquation possible entre les contenus et les lecteurs, les problèmes de distribution etc…

Sans les ignorer il semble quand même que le problème vient de l’ubiquité de l’information et la disparition des « monopoles » de transmission de l’information. Sans tomber dans le journalisme citoyen, j’ai déjà eu l’occasion de dire ce que je pensais de ce terme, la multiplicité des sources de diffusion réduit considérablement le besoin d’acheter un support papier.

L’autre point que n’a pas abordé Murdoch c’est la nature des recettes d’un journal. Ce n’est pas que la vente qu numéro. Le journal est une sorte de « panier de victuailles ». On y trouve des entrées, des plats et des desserts avec des mets couteux à produire (articles de fonds), d’autre pratiquement gratuits (annonces légales). Les recettes sont diversifiées entre la publicité commerciale et les petites annonces.

Aujourd’hui ce modèle ne tient plus car les consommateurs sont habitués à plus de thématisassions avec internet. On ne va plus nécessairement sur tel site de presse mais on « feuillette » pour aller directement sur les sujets qui nous intéressent. Pour les petites annonces la messe est dite depuis longtemps sur l’emploi et l’immobilier où internet est un vecteur beaucoup plus puissant et réactif.

Au passage, Rupert Murdoch a parlé de journaux mais la presse magazine est totalement concernée par cette situation et plus probablement encore les titres très sectoriels.

La presse doit donc devenir majoritairement gratuite, papier et internet, tout en ayant moins de recettes. Un exercice qui ne sera pas à la portée de tout le monde d’autant que les journaux gratuits ne sont pas tous si profitable. Le groupe Metro en sait quelque chose (Metro International dans le rouge en 2007).

Et c’est bien le problème de la gratuité qui est pointée du doigt. Il semble d’ailleurs que ce souci soit également prégnant en France puisque Nicolas Sarkozy en a parlé sur RTL la semaine dernière en fustigeant la gratuité sur internet au détriment de la presse « classique ».

Le président de la république envisage des états généraux de la presse. Sa vision sur la gratuité d’internet face au payant de la presse papier laisse songeur sur les mesures à prendre pour l’économie numérique.

On s’attend plus à des contraintes de plus en plus forte pour les sites internet afin d’aider la presse papier, qu’une incitation à la transformation. C’est à mon sens une vision passéiste du problème mais une tactique possible pour faire avaler le message suivant du président, à savoir la nécessité d’avoir des groupes pluri médias puissants. Les conseillés de l’Elysées peuvent être avisés de préparer l’opinion publique à cette mutation car nous ne pourrons en effet pas conserver des journaux ou même des médias français sans groupes intégrés puissants et capitalisés à l’instar de ce qui existe aux Etats Unis.

C’est peut être la fin de "la presse indépendante" mais les bonnes plumes qui souhaiteront s’exprimer librement pourront le faire sur internet à travers les blogs. Après tout c’est un moyen excellent pour communiquer ses idées et qui n’est pas dépendant d’un modèle économique. La liberté de la presse devient celle des individus qui est aujourd’hui possible en dehors du traditionnel journal.

Quelle révolution pour ces supports habitués à « dicter » le « la » de la bonne conscience mais aujourd’hui fragilisé par l’émiettement de l’audience.

Qu’en pensez-vous ?

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