Le cabinet de conseil NPA organisait la semaine dernière une conférence en présence des principaux acteurs de l’audiovisuel français et de représentants du secteur de l’Internet.
Avant toute chose je dois avouer que l’exercice n’est pas simple tant la différence de compréhension des mutations en cours est importante.
Pour faire simple il y a les tenants d’une économie réglementée qui reprendrait les évolutions techniques mais en encadrant les services de distribution de contenus en accord avec des règles édictées avant Internet. Ces partisans ont de solides arguments sur le respect des droits d’auteurs et d’une importante économie des médias avec toute la création audiovisuelle et la diversité culturelle.
De l’autre une toute autre vision, peut être plus pragmatique qui indique qu’il sera impossible de concevoir des mécanismes de protection inviolables et que partir sur l’économie de médias actuelle pour la projeter dans l’Internet est impossible. Ces partisans prônent la refonte complète du modèle économique des médias.
C’est donc dans un contexte inconciliable que s’amorce ce débat avec
Introduction de Paul Champsaur de l’Arcep.
Le président a défendu son pré carré en attaquant directement sur la pénurie des fréquences hertziennes qui nécessite un encadrement réglementaire stricte. Pour le fixe, Paul Champsaur a souligné la difficile équation économique compte tenu des investissements importants en génie civile excepté pour Paris où l’accès aux égouts permet un câblage moins onéreux. L’Arcep a estimé à 10 milliards d’euros sur 10 ans les sommes nécessaires pour raccorder l’essentiel des usagers. Aux yeux de cet organisme de régulation, les usages ne sont pas encore totalement évalués et les revenus associés non plus. On retombe dans ce vieil adage de la poule et l’œuf. Si on avait attendu l’Arcep ou son ancêtre, pour l’ADSL, on en serait encore au 512Kb/s. Il est frappant de voir le conservatisme de ce type d’organisme mais ce n’est finalement pas si étonnant lorsque l’on regarde qui les dirigent. Le Président Champsaur a fini sur un couplet consensuel sur l’importance du respect d’une chronologie des médias tout en respectant les attentes des consommateurs et celle des FAI. Bref une proposition qui ne satisfait personne et ne répond pas à la problématique de l’impossibilité de mettre en œuvre des DRM inviolables.
Article en relation :
Les champs de confrontation de l’audiovisuel de demain
Intervention de Denis Rapone du CSA qui remplace Dominique Baudis, souffrant.