Les évolutions technologiques convergentes, symbolisées par les services internet, ont rendue poreuses les frontières entre différentes industries dont les modèles économiques étaient, jusqu’alors, très différents.
Ces convergences, car elles sont multiples, entraînent des modifications substantielles des règles de fonctionnement qui ont prévalues dans les médias, les télécom et plus récemment dans le secteur de l’internet.
Ces mutations entraînent inévitablement de nombreux risques pour certains acteurs des chaînes de valeurs dans ces industries alors qu’elles favorisent l’éclosion de nouveaux modèles d’affaires qui avantagent de nouveaux intermédiaires.
Il s’agira ici de comprendre les fondements de ces évolutions pour mieux appréhender les risques concurrentiels et adapter ces industries à des confrontations économiques, juridiques et sociales.
Dans cet essai nous essayerons d’être pragmatique et d’analyser les évolutions avec un regard sur les tendances, rendues possibles par les technologies disponibles ou en passe de l’être dans les prochains 48 mois, sans essayer de modéliser les évolutions « naturelles » des acteurs existants. Nous identifierons des modèles disruptifs qui remettent en cause les évolutions naturelles, par le biais de nouveaux usages introduits par les nouvelles technologies. Ces nouveaux usages sont d’ailleurs souvent en opposition avec les souhaits d’acteurs économiques en place ou les régulateurs comme c’est le cas avec le partage de fichiers par exemple.
Le maître mot de cet essai est de considérer qu’Internet est une évolution disruptive. Si l’on accepte cette hypothèse il faut donc considérer qu’Internet ne se contente pas d’améliorer les processus existants mais que ces technologies transforment les chaînes de valeurs de nombreuses industries.
Cette innovation disruptive est de même nature que l’invention de l’électricité qui a, certes, amélioré le processus de fabrication des bougies mais a surtout bouleversé son écosystème. Elle peut également être comparée à l’invention de l’écriture, avec tout ce que cela entraine comme éléments positifs mais comme remise en cause des écosystèmes existants, les moines copistes, tant sur le plan économique et politique.
L’évolution technologique n’est pas une fatalité mais elle doit être anticipée afin de préparer les adaptations sociétales et économiques qu’elles induisent. La plupart de ces innovations sont détectables et on peut comprendre les grandes lignes de leurs impacts. Il s’agit de courage politique, industriel et commercial. « Le futur prend racine dans le présent », symbolise pour moi cette vision. Il n’y a que très peu d’innovations qui n’aient pas pu être anticipées. Même si certains services ou produits peuvent parfois surprendre, les grandes lignes sont détectables. C’est ce que j’essaierais de démonter dans ce document.
Dès le début des années 90 la technologie ADSL existait. Des essais de VOD avaient eu lieu à Orlando avec Time Warner, les technologies de compression et de transferts de données issues des programmes militaires CALS (Computer-Aided Acquisition and Logistic Support), au milieu des années 80 ont drainé des milliards de dollars dans la normalisation des données composites …
Et ce ne sont que deux exemples. Il en existe de nombreux, hier comme aujourd’hui, qui permettent d’imaginer ce que pourrait être le monde de demain et ce que cela peut laisser supposer comme adaptation.
La différence notable aujourd’hui c’est que ce temps d’adaptation se réduit de plus en plus avec les technologies de l’information. Tout d’abord parce qu’il s’agit de services et contenus dématérialisés, ensuite parce que nous somme en post-mondialisation qui favorise la concurrence à l’échelle globale et laisse moins le temps de s’adapter localement.
La conséquence est que le premier arrivé emporte souvent le marché et cela nécessite de l’anticipation et de la vision prospective. Pourquoi n’avons-nous pas de Google en France ou que YouTube créé après DailyMotion est n°1mondial ? Pourquoi n’y a-t-il pas de fonctions d’évangélistes dans les entreprises françaises ?
Il ne suffit plus d’être dans un mode réactif, que ce soit au plan industriel ou politique, c’est l’anticipation qui permettra à nos sociétés de tirer intelligemment profit de ces évolutions.
Si nous contentons d’être en mode réaction, nous passerons à coté de l’essentiel des nouvelles chaînes de valeur qui se mettent en place.
Il y a plusieurs façons de résister au vent : mettre en place des paravents ou élever des moulins à vent. Dans le premier cas on essai de contrer le changement dans le second on en tire profit.
Les avancées technologiques autour des technologies de communication sont des innovations formidables et toute tentative de bloquer les conséquences de l’évolution se heurtera à la puissance de la vague des changements induits. Il est regrettable que nos sociétés n’intègrent pas plus vite les changements sociétaux qu’entraine la généralisation d’internet.
Citation de Maurice Levy : « Le pragmatisme est ma boussole. »
Bonne lecture.
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